Langue










La glorieuse langue russe

"La menace que fait peser sur le russe, plus encore que sur les autres langues d’Europe, la pression de l’anglais, est inacceptable. Il n’y a aucune sorte de raison pour qu’on ne propose pas aux familles un large choix de langues au lieu de les maintenir désinformées des possibilités réelles. La disparition du russe dans les établissements d’enseignement secondaires est, à brève échéance, une menace pour les relations entre la France et la Russie dans tous les domaines. Il est à souhaiter que les autorités responsables en prennent enfin conscience." 
Claude HAGÈGE (Professeur au Collège de France)

"Maîtresse de plusieurs langues, la langue russe n'est pas seulement supérieure à toutes celles d'Europe par l'étendue des pays où elle règne, elle l'est aussi par son ampleur et par sa richesse propres. Cela semblera incroyable aux étrangers et à certains Russes d'origine qui ont plus consacré leurs travaux aux langues étrangères qu'à la leur. Mais celui qui, non influencé par les hautes opinions établies sur ces langues étrangères, portera sur la langue russe son intelligence et s'appliquera à l'approfondir, sera d'accord avec moi.
L'empereur Charles Quint disait qu'il convient de parler espagnol avec Dieu, français avec les amis, allemand avec les ennemis, italien avec les femmes. Mais, s'il avait connu la langue russe, il aurait certainement ajouté qu'elle convient pour parler à tous, car il lui aurait trouvé la splendeur de l'espagnol, la vivacité du français, la force de l'allemand, la douceur de l'italien, sans compter la richesse et la puissante concision du grec et du latin. […] La vigoureuse éloquence de Cicéron, la magnifique plénitude de Virgile, le charme fleuri d'Ovide ne perdent point leur qualité en russe. Les imaginations et les raisonnements les plus subtils, les diverses propriétés naturelles et les changements qui interviennent dans la structure visible du monde et dans les conditions humaines trouvent chez nous une langue qui leur convient et le mot qui les exprime; et, s'il est des choses que nous ne pouvons définir exactement, ce n'est point notre langue qu'il faut accuser, mais notre incapacité de nous en servir."
Mikhaïl LOMONOSSOV, dédicace de la Grammaire russe à l'impératrice Élisatbeth Petrovna, 1755.
















L'abécédaire d'Elizabeth Bem
























Un abécédaire révolutionnaire















L'abandon de certaines lettres
















































Cyrille et Méthode, les seuls saints qui furent vénérés en URSS!







Un magasin à cheval (à raison) sur l'accent, si complexe!

La lutte contre les tics et modes qui appauvrissent la langue


La lettre du spiritueux!

Rébus



Jeux oulipiens
Однажды осенью отец Онуфрий очнулся, опохмелился оставшимися огурчиками, отрезвел, оделся, оставил опочивальню, отслужил обедню, окрестил отрока. Отвинтил, открутил, откупорил, отхлебнул - опьянел опять. Отведал окрошки, откушал орешков, отпробовал осетринки, окорочков, окуньков, оладушек, овощей - объевшийся отец отобедал основательно. 

Отдохнув, отец Онуфрий отправился осматривать окрестности Онежского озера. Обойдя оврагом огороженный от овец овин, он основательно остолбенел. Обитательница окрестной окраины, обнаженная отроковица Ольга осторожно отмывала опыленные одежды около отдаленной осиновой опушки. 

Озаренные огнями осени Онежские озера! Оправив оловянный ободок огромных очков, овдовевший отец Онуфрий обстоятельно оглядел оную отуманившую очи особу. Окстись, отче, окаянный опутал! 

- Оля, околдовала, обольстила... обласкай одинокого отшельника! - ораторствовал онежский орел, охваченный огнем отец Онуфрий. 

- Отойдите, отец Онуфрий! Оторву окоянный отросток! - отвечала ошарашенная Ольга. 

- Отдайся! Осчастливлю! - околодовывал обуреваемый охальник. 

- Ого? Охотно! Однако обязан оплатить оное, - обдумав, ответствовала обаятельная отроковица. 

- Озолочу, осыплю охапками ожерелий! Обещаю отары овец, ондатровые одежды! - обманывал Ольгу одержимый. 

- Отрадно, отче! Отлично, обдумаем-обсудим, - обрадовалась она. 

Отец Онуфрий обаял, обнял, обвил, обхватил... Ольга обмякла, обворожительно опрокинулась, отчаянно отдалась... Однако, окончив оплодотворение, отдышавшийся отец отказался оплачивать обещанное.

- Облысевший, ожиревший, обнищавший осталоп! Обесславил, обездолил, ограбил одинокую овечку! Отдавай обещанную ондатру, оборотень окаянный! Одичавший осел! Обсчитал, обчистил, обесчестил! Ослеплю, отравлю, оцарапаю, ославлю! - озверела Ольга. 

-Очумела, озорница? Отвали отсюда, - отрешенно отмахнулся от Ольги остывший отец Онуфрий. 

Обиженная, опозоренная, ожесточившая отроковица огрела отца Онуфрия опасным оружием - огромной осиновой оглоблей. Ослабев, ошеломленный Онуфрий оступился, омертвел, обрушился оземь. Отмстившая Ольга обмылась, отерлась, обсохла, обулась, оделась. Отроковица озабоченно обыскала окровавленного отца Онуфрия, ощупала онучи, обшарила отвороты, однако отменно осерчала, обнаружив остывшие остатки онуфриевого обеда. 

Ох... Оплетенные осоками онежские омуты... Огромный одухотворенный океан обхватил, обмыл, обласкал останки отца Онуфрия...

Le pouvoir évocateur des mots


Une intéressante nouvelle de Tchékhov




Сергей Михалков
Чистописание

Писать красиво не легко:
"Да-ёт ко-ро-ва мо-ло-ко".
За буквой буква,
к слогу слог.
Ну хоть бы кто-нибудь помог!

Сначала "да", потом уж "ёт".
Уже написано "даёт",
Уже написано "даёт",
Но тут перо бумагу рвёт.

Опять испорчена тетрадь -
Страничку надо вырывать!
Страничка вырвана, и вот:
"Ко-ро-ва мо-ло-ко да-ёт".

"Корова молоко даёт",
А нужно всё наоборот:
"Даёт корова молоко"!

Вздохнём сначала глубоко,
Вздохнём, строку перечеркнём
И дело заново начнём.

"Да-ёт ко-ро-ва мо-ло-ко".
Перо цепляется за "ко",
И клякса чёрная, как жук,
С конца пера сползает вдруг.

Одной секунды не прошло,
Как скрылись "ко", и "мо", и "ло"...

Ещё одну страничку вон!

А за окном со всех сторон:
И стук мяча, и лай щенка,
И звон какого-то звонка, -
А я сижу, в тетрадь гляжу -
За буквой букву вывожу:
"Да-ёт ко-ро-ва мо-ло-ко"...

Да! Стать учёным не легко!










La langue des gestes

La langue des signes russe










Les pidgins russes

Le kyakhtinski: russe + chinois
Le kyakhtinski existait à la fin du XIXe et au début du XXe siècle dans les régions de l’Amour, de la Mandchourie et du lac Baïkal, frontalières de la Chine. Le nom provient de la ville de Kyakhta, en Bouriatie. Les linguistes considèrent aujourd’hui le kyakhtinski comme «probablement éteint», après que son utilisation a disparu pendant la première moitié du XXe siècle. Mais jusqu’aux années 1990, on pouvait encore trouver sur le marché d’Oulan-Bator des vieux marchands chinois parlant cette langue.
En Chine, le kyakhtinski fut enseigné quelque temps pour les besoins des fonctionnaires gérant le commerce avec la Russie.

Le sourjik: russe + ukrainien
Le nom «sourjik» vient d’un genre de pain à base d’une farine issue d’un mélange de graines, et le statut de cette langue est difficile à définir. C’est un mélange de russe et d’ukrainien, différent à la fois de l’ukrainien formel et du russe parlé en Ukraine. Le sourjik n’est pas non plus un pidgin, car ce dernier ne peut pas apparaître du contact pacifique entre deux langues voisines.
La majorité du vocabulaire sourjik vient du russe, mais la plupart de sa grammaire et de sa phonétique provient de l’ukrainien. Le sourjik est apparu dans la population paysanne et a été formalisé à l’écrit par le premier auteur à écrire en ukrainien, Ivan Kotliarevski, dans son œuvre devenue un classique de la littérature ukrainienne Natalka-Poltavka (1819).
Le sourjik est aujourd’hui présent en Ukraine et dans les régions frontalières de Russie et de Moldavie. Selon l’Institut international de sociologie de Kiev (données de 2003), de 11 à 18% de la population totale du pays parle sourjik.

La trassyanka: russe + biélorusse
Comme le sourjik, le nom de «trassyanka» reflète la nature de ce mélange de russe et de biélorusse. En biélorusse, le mot «trassyanka» désigne du foin de mauvaise qualité, que les paysans mélangent à de la paille. Tout comme pour le sourjik, il est impossible de qualifier la trassyanka de pidgin. Les linguistes caractérisent ce mélange de langues comme une forme chaotique et spontanée de mélange linguistique. Le vocabulaire et la syntaxe de la trassyanka sont dominés par les éléments issus du russe.
La naissance de cette langue, qui reçut son nom dans les années 1980, est liée aux changements survenus en Biélorussie soviétique après la Seconde Guerre mondiale (et même avant la guerre dans certaines régions). L’industrialisation de la République soviétique de Biélorussie (RSSB) causa un exode rural massif, alors que des Russes ethniques venus d’autres régions de l’URSS se rendaient en RSSB où ils occupaient des postes de direction au sein des entreprises et du Parti communiste. Dans ces conditions, les anciens paysans, parlant le biélorusse, durent s’adapter à leur entourage russophone, mais ne le firent pas entièrement.
Selon des données de 2009, 16,1% de la population biélorusse parle la trassyanka, et la langue est répandue dans toutes les classes d’âge et à tous les niveaux d’éducation.

Le russenorsk: russe + norvégien
Le russenorsk, qui existait du XVIIIe au XXe siècle, subsiste toujours sur l’archipel de Spitzberg, et est apparu sur les côtes nord de la Norvège pour permettre aux marchands russes et norvégiens, qui s’échangeaient activement du poisson et des céréales, de communiquer.
Le russenorsk comprend environ 400 mots et dispose d’une spécificité très intéressante, qui montre l’égalité qui régnait entre les partenaires commerciaux russes et norvégiens: dans de nombreux pidgins, l’une des deux langues joue un rôle dominant, mais dans le cas du russenorsk, la quantité de mots russes et norvégiens est à peu près équivalente.
Avant d’arriver à la forme sous laquelle il nous est parvenu, le russenorsk a connu une longue évolution. On retrouve des exemples de mots nouveaux jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Alors que les échanges commerciaux s’intensifiaient, une partie des marchands se mirent à étudier le russe, et, vers le milieu du siècle, le russenorsk était perçu comme un «mauvais russe», et plus comme une langue distincte. Dans les faits, la nécessité de cette langue disparut avec la fin du libre-passage entre les deux pays après la révolution de 1917. Mais à cette époque, la raison d’être du russenorsk avait déjà pratiquement disparu, car le commerce entre la Russie et la Norvège s’était développé au-delà du troc de poisson et de farine. Beaucoup de Norvégiens avaient appris le russe, et beaucoup de Russes avaient appris le norvégien.



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