Ce chapitre est dédié à M. Gérard Lucas, historien et spécialiste de Spartacus, que nous remercions pour ses précieuses contributions et documents variés.
Spartacus, un héros revisité aux couleurs de la révolution russe
Héros idéalisé revendiqué par certains révolutionnaires de 1798, par les anarcho-communistes allemands après la guerre de 1914-18 comme Rosa Luxembourg, tout comme par Marx et Lénine, Spartacus fut aussi un sujet littéraire puis cinématographique, en Occident autant qu'en Russie, où il fut mythifié.
D'après une fresque de Pompéi
De très nombreux romans et pièces ont été consacrés à Spartacus.
1760 - Spartacus, pièce de Bernard-Joseph Saurin (première à la Comédie-Française le 20 février 1760).
Une illustration du peintre franco-polonais Augustyn Mirys tirée de son chef-d'œuvre sur Rome publié à Paris en 1799
1822 - Spartacus, a Roman story, de Susannah Strickland.
1823 - Spartaco, d'Alessandro Manzoni.
Caricature d'Edwin Forrest dans le rôle de Spartacus
John McCullough
1837 - Spartacus, or the Roman gladiator : a tragedy, de Jacob Jones.
1838 - Freemen and slaves, an historical tragedy, de William Ball.
1841 - Le gladiateur, tragédie d'Alexandre Soumet, en collaboration avec sa fille Gabrielle Soumet, représentée à la Comédie-Française le 24 avril 1841. Cette pièce fut jouée aux États-Unis (traduite sous le titre Galba the gladiator par Leonard S. Outram) par de célèbres acteurs, l'Italien Tommaso Salvini (en 1885), Frederick Warde (qui joua aussi la précédente version) puis Robert Downing.
Robert Downing
1843 - Spartacus, tragédie en cinq actes et en vers de Charles Beuzeville (première au théâtre des Arts de Rouen le 20 novembre 1843).
1844 - Le père Lacordaire fait parler Spartacus dans une de ses conférences à Notre-Dame de Paris.
1847 - Spartacus, tragédie en 5 actes et en vers du républicain Hippolyte Magen (première à l’Odéon de Paris le 8 juin 1847).
Illustration de John Leech tirée de : The comic history of Rome, de Gilbert Abbott A Beckett (1850)
1853 - Les esclaves, poème dramatique en 5 actes et en vers d'Edgar Quinet.
1866 - Spartacus, tragédie monologue en 1 acte, en vers d'Alfred Saurel (première au théâtre de Lorient le 13 février 1866).
1866 - Spartacus, vaudeville en un acte de Charles Nuitter (première au théâtre du Palais Royal à Paris le 4 février 1866).
1874 - Spartaco, roman garibaldien de Raffaello Giovagnoli, traduit en diverses langues et qui a connu un succès considérable en Russie.
Héros idéalisé revendiqué par certains révolutionnaires de 1798, par les anarcho-communistes allemands après la guerre de 1914-18 comme Rosa Luxembourg, tout comme par Marx et Lénine, Spartacus fut aussi un sujet littéraire puis cinématographique, en Occident autant qu'en Russie, où il fut mythifié.
D'après une fresque de Pompéi
De très nombreux romans et pièces ont été consacrés à Spartacus.
1760 - Spartacus, pièce de Bernard-Joseph Saurin (première à la Comédie-Française le 20 février 1760).
1822 - Spartacus, a Roman story, de Susannah Strickland.
1831 - The Gladiator, pièce de l'auteur américain Robert Montgomery Bird. Pièce à très grand succès (saluée notamment par Walt Whitman pour son contenu abolitionniste) qui fut jouée par les grands acteurs de l'époque, Edwin Forrest et John McCullough.
Edwin Forrest
Edwin Forrest
Caricature d'Edwin Forrest dans le rôle de Spartacus
1837 - Spartacus, or the Roman gladiator : a tragedy, de Jacob Jones.
1843 - Spartacus, tragédie en cinq actes et en vers de Charles Beuzeville (première au théâtre des Arts de Rouen le 20 novembre 1843).
1844 - Le père Lacordaire fait parler Spartacus dans une de ses conférences à Notre-Dame de Paris.
Illustration de John Leech tirée de : The comic history of Rome, de Gilbert Abbott A Beckett (1850)
1853 - Les esclaves, poème dramatique en 5 actes et en vers d'Edgar Quinet.
1866 - Spartacus, tragédie monologue en 1 acte, en vers d'Alfred Saurel (première au théâtre de Lorient le 13 février 1866).
1866 - Spartacus, vaudeville en un acte de Charles Nuitter (première au théâtre du Palais Royal à Paris le 4 février 1866).
Édition de 1936
Édition de 1947 (rééditée en 1950 et 1954)
Édition de 1950
Édition de 1949
Édition de 1954
Édition de 1956
Édition de 1958
Édition de 1960
Éditions de 1962
Éditions de 1968
Édition de 1972
Édition de 1976
Édition (tchétchène-ingouche) de 1977
Édition de 1978
Édition de 1980
Édition de 1981
Éditions de 1982
Édition de 1984
Éditions de 1985
Éditions de 1986
Édition de 1987
Éditions de 1988
Édition de 1991
Éditions de 1993
Éditions de 2002
Édition de 2003
Éditions de 2008
En ukrainien
En géorgien
1905 - Urbain Gohier, compagnon de Charles Péguy, donne aux Cahiers de la Quinzaine (n° 12, 6e série) un Spartacus atypique où le héros fait alliance avec Catilina, grand conspirateur de la République romaine (Cicéron avait, le premier, fait le lien entre les deux révoltés).
1917 - Spartacus, fresques antiques, de Fleury Vindry.
1933 - Spartacus, roman de l'écrivain écossais Lewis Grassic Gibbon.
1939 - Spartacus ou le Drame de la conscience française, pièce en vers en 3 actes et un prologue de L. Le Goff.
1943 - Spartaks, pièce d'Andrejs Upits (auteur letton).
1947 - Sous le signe de Spartacus, de Jacques-Louis Aubrun.
1950-1957 - Spartakus, de l'écrivain tchèque Jarmila Loukotková (nombreuses rééditions).
1951 - Spartacus, roman communiste de Howard Fast (prix Staline international pour la paix en 1953) (se voulant fidèle à la réalité historique).
1952 - Spartacus, pièce de Max Aldebert (mise en scène de Jean-Marie Serreau, musique de Georges Delerue, jouée au théâtre de Babylone à Paris).
1952 - La révolte des gladiateurs, de Marcel Brion.
1958 - Spartacus, fléau de Rome, de Michel Duino (adaptation du précédent).
1960s - Espartaco, de R. Jimenez Caceres (ill. de Carlo Tora).
1961 - Espartaco, de Flores-Lazaro.
1969 - Spartacus sera pendu, pièce radiophonique en 2 actes de Luis Campodonico.
1969 - Arena. A novel of Spartacus and Crassus, de Maurice Ghnassia.
1970 - Spartacus, pièce de Robert Belghanem (Alger).
1972 - Spartacus (d'après Howard Fast), pièce de Badal Sarkar (Sircar) (en hindi). Pièce saluée par Antoine Vitez.
1976 - Spartacus, de P. Van Herck (en néerlandais).
1983 - Spartacus ou l'utopie désespérée, pièce d'Éric Kahane (mise en scène de Jacques Weber).
1983 - La geste de Spartacus, pièce de Bernard Damien (créée au Minuscule Théâtre/Centre Bruegel, à Bruxelles, le 27 septembre 1983).
1985 - Spartacus, pièce de Jean-Luc Jeener (créée au théâtre André-Malraux, à Rueil-Malmaison, le 30 mai 1985).
1986 - Spartacus ou La guerre des esclaves, de Benoît Malon (rééd. 2008).
1988 - La révolte de Spartacus, de Pascale Putegnat & Jacques Denoyelle.
1988 - Spartacus et la révolte des gladiateurs, de Joël Schmidt.
1992 - Spartacus, de Sylvie Lebreton.
1994 - Spartacus ou Le soufre des volcans, de Henry Galy-Carles.
1997 - La colère de Spartacus, de Colleen McCullough (trad. de l'anglais).
2002 - Spartacus, pièce de la compagnie Jolie Môme.
2002 - Spartaco il gladiatore, de Massimo Labadini.
2002 - Gannorix (le jeune Gaulois esclave qui rejoint Spartacus), de Jacqueline Mirande.
2005 - Spartacus : la révolte des esclaves, de Jean Guiloineau.
2005 - Spartacus, de Aleksandr Pavloviç Bilizinski (en turc).
2007 - Spartacus, roi des esclaves, de Conn Iggulden (trad. de l'anglais).
2009 - Spartacus, de Claude Merle.
2009 - Spartacus : la chaîne brisée, de Thierry Rollet.
2010 - Spartaco il gladiatore. Il romanzo di Roma, de Mauro Marcialis.
2010 - Spartacus, pièce de Claire Dancoisne (jouée au festival de Villeneuve en scène, Villeneuve-lès-Avignon, du 3 au 23 juillet 2010).
2012 - Spartacus - The gladiator, par Ben Kane.
2014 - Spartacus - Rebellion, par Ben Kane.
Spartacus, objet d'étude
Un héros populaire, abondamment étudié...
1793 - A. G. Meissner : Spartakus.
1832 - A. Rienzi : La guerre de Spartacus en trois campagnes.
1899 - Alfred Christlieb Kalischer : Spartacus.
Illustration anonyme du XIXe siècle
1922 - Hans Land : Der Aufstand des Spartacus. Geschichtliche Erzählung.
1923 - Jacob Jones : Spartacus, or, the Roman gladiator: a tragedy (rééd. 2010).
1929 - Marcel Ollivier : Spartacus (préface d'Henri Barbusse), ouvrage traduit en russe.
1932 - Willem Kerel : Spartacus. Petite histoire populaire de la révolte des esclaves contre Rome (Bruxelles).
1934 - Henri Rochette : L'heure de Spartacus.
1954 - Pavel Oliva : Spartakus. Povstání otroků v římské říši (Prague).
1960 - Pavel Oliva & Věra Olivová : Spartakus: povstání spartakovo a spartakovská tradice (Sportovní a turistické nakladatelství, Prague).
1959 - Jean-Paul Brisson : Spartacus (rééd. 2011).
1961 - Jacques Perdue : Slave and master: the story of Spartacus.
1979 - Antonio Guarino : Spartaco: analisi di un mito.
1980 - Rigobert Günther : Der Aufstand des Spartacus.
Une carte scolaire allemande des années 1980
1983 - Werner Raith : Spartacus. Wie Sklaven und Unfreie den römischen Bürgern das Fürchten beibrachten.
1986 - Antonio Alburquerque Pérez : Espartaco. El héroe de Bulgaría.
Traduction russe
1990 - Catherine Salles : Spartacus et la révolte des gladiateurs (rééd. 2005).
1998 - Julio E. Nosiglia : Spartacus: la cama de los famosos (Buenos Aires).
2001 - Brent D. Shaw : Spartacus and the slave wars: a brief history with documents.
2004 - Theresa Urbainczyk : Spartacus.
2004 - Toby Brown : Spartacus and his glorious gladiators.
2005 - Anita Ganeri : Spartacus.
Traduction russe
2005 - Christos Kipuros : Spartakos (en grec).
2006 - Nis Rasmussen : Spartacus (en danois).
2006 - M. J. Trow : Spartacus: the myth and the man.
2006 - Max Gallo : Spartacus. La révolte des esclaves.
2009 - Nic Fields : Spartacus and the slave war 73-71 BC.
Traduction russe
2010 - Raj Arumugam : Spartacus unchained: worth of the individual.
2010 - Tony Bradman : Spartacus (Lives in action).
2010 - Barry Strauss : The Spartacus war, trad. Spartacus : celui qui est célèbre par son épée.
2011 - Scott Douglas : Spartacus: rise up from the dust.
2011 - Patrick Kelly : Spartacus: the true history of Rome's greatest hero and the third servile war.
2011 - Aldo Schiavone : Spartaco.
2014 - Aldo Schiavone : À la recherche de Spartacus.
2011 - Peter Stothard : On the Spartacus road: a spectacular journey through ancient Italy.
Traduction russe
2014 - Arthur Stephens : 139 success facts - Everything you need to know about Spartacus.
en France :
National Geographic, vol. 177, n° 1 (1990) : Spartacus, la révolte des esclaves
Historia
L'histoire
En Russie :
1929 - L'étude de Poutilovski.
A. Kotsevalov : « L’esclavage antique et les révolutions des esclaves dans la littérature historique soviétique » (Soviet studies of ancient slavery and slave uprisings, Institut d'études sur l'URSS, Munich, 1956, pp. 57-58).
Visiblement toutes les tentatives des savants soviétiques d'enchâsser l'histoire de la société antique dans le schéma du matérialisme historique sont vouées à l'échec. (...) Les savants soviétiques montrent une tendance à exagérer l'importance des insurrections dans le monde antique ainsi que celle de toutes sortes de troubles, que ce soit les mouvements religieux ou les troubles causés par l'invasion des barbares ou, enfin, tout simplement par des pillages de brigands ; ils entrevoient dans tout cela une révolution des classes opprimées – des esclaves ou des paysans. Par exemple, on ne peut pas partager l'opinion de certains savants soviétiques assurant que l'insurrection de Spartacus aurait uni les esclaves et les paysans libres (A. Michouline), que les dirigeants du soulèvement des esclaves au cours des deux derniers siècles av. J.-C. aspiraient avant tout à liquider l'esclavage (A. Michouline et S. Jebelev), que les divergences de vue dans l'armée de Spartacus peuvent être expliquées non pas par l'hostilité régnant entre les tribus, mais par le fait que les buts de deux groupements qui formaient les troupes de Spartacus – les esclaves et les paysans libres – ne pouvaient pas être unis par une direction commune (Michouline), que Spartacus était d'origine royale se trouvant en parenté avec les Spartacides du Bosphore (le communiste Michouline, pour embellir la personnalité de Spartacus, utilise sa parenté avec les rois !). (...)
1956 - L'étude de Piotr Ossipovitch Karychkovski.
1987 - L'étude de Valentin A. Leskov.
Un récit enregistré sur disque. Collection : История Древнего мира, tome 2 (Melodia, 1986).
Détail : 5-6. Восстание Спартака 17.07Инсценировка Е. Резниковой по книге В. Яна «Спартак»
Использованы фрагменты музыкальных произведений:
А. Филиппенко – Симфония для струнного оркестра, си минор;
А. Скрябина – «Поэма экстаза».
Действующие лица и исполнители:
Ведущий – Авангард Леонтьев
Спартак – Армен Джигарханян
Крикс, начальник стражи – Юрий Румянцев
Гета, Владелец школы – Юрий Соколов
1 галл – Алексей Веселов
2 галл – Михаил Васьков
Un diaporama soviétique de 1962.
Notons encore que la Bulgarie, patrie des Thraces et autre nation socialiste, attache pour ces deux raisons une grande importance à Spartacus.
Todor Harmandjiev : Le Thrace de la tribu des Mèdes – La jeunesse de Spartacus, édition du Comité central de la Jeunesse communiste, Sofia, 1980.
Enveloppe commémorative de 1977.
Une médaille hongroise de 1962
Une étude de la sculptrice Maria M. Strakhovskaïa (1888 – 1962).
Au musée du Louvre (cour Marly) se trouve une statue de Spartacus réalisée par l'artiste Denis Foyatier et inaugurée par Louis-Philippe en 1830.
Une miniature, du même Foyatier.
Une autre miniature.
Au jardin des Tuileries se trouve une autre statue, Le serment de Spartacus, réalisée par Louis-Ernest Barrias en 1871.
Au château de Grignan (vestibule) se trouve une œuvre de Giuseppe Lucchetti (1823-1907), Spartacus acer. (Communication de M. Gérard Lucas.)
Le sculpeur italien Vincenzo Vela (1820 – 1891) a réalisé une sculpture de Spartacus (entre 1847 et 1849), exposée dans le village de Ligornetto, dans le sud de la Suisse (canton de Ticino).
Une étude du sculpteur Ettore Ferrari, Cum Spartaco pugnavit, réalisée en 1880.
Un tableau du peintre du XIXe s. Nicoló Cecconi, L'addio di Spartaco.
Une gravure de Blanchard (d'après une peinture du Dominiquin), 1840 (qui marque ses débuts au Salon des artistes français).
Un bois de Chudney Ross, Spartacus tue son cheval (1864).
Caricature du Charivari (1835).
Caricature par Cham de M. Barrias : Spartacus repasse son couteau sur le cuir d’une connaissance (Charivari, 1872).
Caricature du Charivari (1876).
Caricature du Charivari (1877).
Un dessin de Hermann Vogel, Tod des Spartacus (1882).
Enfin, à Moscou, au parc-musée Kolomenskoe, a eu lieu, de juin à octobre 2011, une exposition de sculptures sur sable sur le thème de l'Empire romain. L'une d'entre elles s'intitule La révolte de Spartacus.
Fuite de Spartacus, gravure du XIXe siècle, artiste inconnu.
Une lithographie de Charles Lapicque (1898 – 1988).
Enfin, à Moscou, au parc-musée Kolomenskoe, a eu lieu, de juin à octobre 2011, une exposition de sculptures sur sable sur le thème de l'Empire romain. L'une d'entre elles s'intitule La révolte de Spartacus.
Spartacus au cinéma et en comédie musicale
De nombreux films ont été consacrés à Spartacus :
1909 - Spartaco (Italie), de Oreste Gherardini.
1911 - Spartacus (Italie), d'Ernesto Maria Pasquali.
1912 - Spartaco (Italie), de Filoteo Alberini.
1912 - Spartaco (Italie), de Roberto Chiosso.
1913 - Spartaco: il gladiatore della Tracia (Italie), de Giovanni Enrico Vidali (remake du film de 1911) (une version avec sous-titres anglais a été réalisée récemment).
1914 - Spartacus (Italie) (avec Anthony Novelli).
1926 - Спартак (Union soviétique), du cinéaste turc Ertugrul Mushin-Bey (Эртугрул Мухсин-Бей). Aucune copie n'a été conservée. Le film coûta cher mais se révéla décevant et idéologiquement inconsistant car centré autour d'une improbable histoire d'amour plutôt que sur la révolte des esclaves !
1952 - Spartacus (France-Italie), de Riccardo Freda, avec notamment Massimo Girotti et Ludmila Tchérina (adapté en Russie).
1960 - Puis vient le célèbre film américain Spartacus de Stanley Kubrick (d'après le roman de Howard Fast), avec le formidable Kirk Douglas (né, rappelons-le, Исер Даниелович, de parents émigrés de Gomel en Biélorussie).
Notons qu'initialement le film devait s'inspirer du roman d'Arthur Koestler et être interprété par Yul Brynner (un autre grand acteur d'origine russe !), comme l'atteste cette affiche alternative.
Le film, couronné par quatre Oscars, délivre, outre la bluette amoureuse, un message libertaire, dû au producteur-acteur Kirk Douglas et, surtout, au scénariste Dalton Trumbo, lui-même victime des purges du maccarthysme.
Ce film a été adapté en Russie.
Adaptation russe
Une flamme postale
Autocollant espagnol de 1984
Mémoires (2012)
Une étude comparative
1963 - Il figlio di Spartacus (Italie), de Sergio Corbucci, avec le spécialiste des péplums Steve Reeves, et adapté en français sous le titre Le fils de Spartacus.
1964 - Spartacus e gli 10 invincibili gladiatori (Italie), de Nick Nostro, adapté en français sous le titre Spartacus et les 10 gladiateurs. Adapté en Russie.
1964 - Il gladiatore che sfido l'Impero (Italie), de Domenico Paolella, adapté en français sous le titre Hercule défie Spartacus.
1965 - La vendetta di Spartacus (Italie), de Michele Lupo, avec une adaptation française sous le titre La vengeance de Spartacus.
Il faudra attendre plusieurs décennies pour voir renaître de nouvelles adaptations cinématographiques ou télévisuelles (voire musicales) et surtout une série au succès international, qui inspire d'ailleurs l'illustration d'une des éditions du roman de Giovagnoli présentée plus haut (en 2010).
1992 - Spartacus (États-Unis), comédie musicale de Jeff Wayne, avec notamment Anthony Hopkins.
2001 - The real Spartacus (Grande-Bretagne), documentaire TV de Bill Lyons.
2002 - Spartacus – Gladiator gegen Rom (Allemagne), docufiction de Günther Klein.
2004 - Spartacus (États-Unis), téléfilm (également d'après Howard Fast) de Robert Dornhelm (adapté en Russie).
2005 - Spartacus le gladiateur (France), comédie musicale d'Élie Chouraqui.
2005 - Spartacus: gladiator war (ou Spartacus: behind the myth) (États-Unis), docufiction de Oliver Dan (National Geographic Channel) (adapté en Russie).
2006 - Spartacus (Gladiators) (Italie), série d'animation d'Orlando Corradi.
2008 - Heroes and villains: Spartacus (Grande-Bretagne – États-Unis – Allemagne), docufiction de Tim Dunn (adapté en russe).
2008 - Rome: rise and fall of an empire, épisode de la série Rome consacré à Spartacus (Grande-Bretagne), docufiction de Nick Murphy.
2008 - Morituris (Italie), film d'horreur (!) de Raffaele Picchio.
2010-2011 - Spartacus: blood and sand, Spartacus: gods of the arena et Spartacus: vengeance (États-Unis), série de Steven S. DeKnight (adaptée en Russie).
2011 - Spartacus – The classic film and true story, réédition du film de Kubrick assortie d'un documentaire.
Un ouvrage sur le lien entre cinéma et histoire autour de ce héros :
Martin M. Winkler (ed.) : Spartacus: film and history (Wiley-Blackwell, 2006).
Spartacus en musique
En Russie, c'est le grand compositeur Khatchatourian (qui avait déjà signé la musique du film de 1926) qui va donner ses lettres de noblesse à ce héros (quoique en prenant de grandes libertés avec la réalité historique), en réalisant un spectaculaire ballet en 1954.
L'idée d'un ballet revient à Nikolaï Volkov en 1938. C'est lui qui créa une version de Spartacus pour la danse. Se fondant sur Plutarque et Appien, il embellit l'histoire en incluant les personnages d'Aegina et Harmodius qui trahiront Spartacus et son armée. Il présenta son scénario à Igor Moïsseiev du Bolchoï, mais le projet ne se réalisa pas. N'abandonnant pas, Volkov s'adressa à Khatchatourian, dont la bonne réputation s'était affaiblie depuis quelque temps. Après avoir fait la musique de plusieurs films staliniens, il revint en grâce et s'occupa de ce projet de ballet dès 1950.
Sa première représentation eut lieu au théâtre Kirov de Leningrad en 1956 (chorégraphie de Léonid Yakobson, avec Askold Makarov et dans le rôle-titre et Inna Zoubkovskaïa dans celui de Phrygie, la femme de Spartacus). Faute de succès, il est donné en 1958 au Bolchoï de Moscou (chorégraphié par Igor Moïsseiev, avec Maïa Plissetskaïa). Le succès n'est pas au rendez-vous, pas plus en 1962, avec une nouvelle chorégraphie de Yakobson. Khatchatourian réarrange le tout en 4 suites (c'est cette composition qui lui vaudra le prix Lénine en 1959).
En 1964, le Bolchoï a un nouveau directeur artistique : Iouri Grigorovitch. Il va remodeler le ballet, abandonnant le scénario de Volkov, resserrant l'histoire et retournant au roman de Raffaello Giovagnoli. Il demande à Khatchatourian de raccourcir l'ensemble en 3 actes. Ainsi, en 1968, le Bolchoï présente le nouveau Spartacus. Vladimir Vassiliev repend le rôle-titre (qu'il avait tenu en 1958), et cette fois il est acclamé. Ekaterina Maximova, la danseuse étoile du Bolchoï, joue Phrygie. C'est cette production qui fait du ballet un classique, et consacre Grigorovitch. Le ballet sera filmé en 1977 avec Natalia Bessmertnova (la future femme de Grigorovitch) en Phrygie. On l'a considéré comme l'un des meilleurs films de danse jamais réalisés.
Il est intéressant de noter que l'idée d'utiliser un esclave rebelle de l'Empire romain pour monter un spectacle à la gloire de l'Union soviétique est née en plein stalinisme, mais quand Khatchatourian se décida à adopter la version officielle de Volkov, l'URSS était entrée dans la déstalinisation. De même, quand Grigorovitch acheva la scénographie qui nous est restée aujourd'hui, le monde était en 1968 : mai 68 en France et invasion de la Tchécoslovaquie.
La partition de Khatchatourian est une rencontre entre Stravinski, comédie musicale new-yorkaise et superproduction hollywoodienne, et la chorégraphie un moment de transition entre le ballet classique et la danse contemporaine, profondément influencé par West Side story.
L'Adagio de Spartacus et Phrygie a été repris dans la musique de nombreux films et séries télévisées.
Il y aura ensuite de nombreuses représentations (y compris à l'étranger, et notamment à l'Opéra de Paris en mars-avril 1972 – cf. Les saisons de la danse, n° 42, mars 1972).
Quelques grands interprètes de Spartacus :
Askold Makarov (1956)
Boris Bregvadze (1957)
Maïa Plissetskaïa (1958)
Stanislav Vlasov et Lioudmila Bogomolova (1960)
Igor Alexandrovitch Tchernychev (1964)
Mikhaïl L. Lavrovski et Natalia I. Bessmertnova (1978)
Les différentes versions filmées du ballet sont :
-1970 (Bolchoï), avec Vladimir Vassiliev et Ekaterina Maximova
-1975 et 1977 (Bolchoï), avec Vladimir Vassiliev et Natalia Bessmertnova
-1984 (Bolchoï), avec Irek Moukhamedov et Natalia Bessmertnova
-1990 (Bolchoï), avec Irek Moukhamedov et Maria Bilova
-2003 (Ballet classique de Moscou), avec Iouri Klevtsov et Ekaterina Berezina
-2008 (Bolchoï), avec Carlos Acosta et Nina Kaptsova
-2008 (théâtre Mikhaïlovski, Saint-Pétersbourg), version en 2 actes avec Marat Shemnounov et Vera Arbouzova
-2009 (théâtre L. Iakobson, Saint-Pétersbourg), version en 1 acte (jouée une 1re fois en 1981, puis en 2002)
-2013 (Bolchoï), avec Mikhaïl Loboukhine (Spartacus)
En juillet 2010 la troupe du Bolchoï a donné Spartacus au Royal Opera House de Londres, avec Ivan Vassiliev dans le rôle-titre.
En 2008, à Melbourne, a été donnée une nouvelle adaptation de Spartacus réalisée par Boris Chepelev et Jana Kirova, avec dans les rôles titres Vitali Breusenko et Anna Ivanova.
De nombreuses représentations sont données dans la plupart des grands opéras du monde.
Berlin, 1985
Berlin, 1985
D'autres adaptations musicales de la vie de Spartacus sont à signaler (il en existe plus d'une vingtaine) :
Celle de Camille Saint-Saëns : Spartacus, en 1863, d'après la pièce d'Alphonse Pagès.
Celle de Moyse Alcan (père de l'éditeur Félix Alcan) : Spartacus, cantate, exécutée au concert de la Société de l'union des arts, à Metz, le 23 juin 1852, ainsi qu'à Damas, en 1860.
Celle du compositeur belge Joseph Buyst (1885 – 1950).
Le chorégraphe hongrois László Seregi a réalisé un ballet sur Spartacus en 1968 d'après le roman de Howard Fast.
Le groupe allemand de rock progressif Triumvirat (Juergen Fritz, Helmut Koellen, musique, Hans Bathelt, paroles) a réalisé en 1975 un album intitulé Spartacus.
Le groupe de musique pop The Farm, de Liverpool, a réalisé en 1991 un album à succès également intitulé Spartacus.
Le groupe hongrois Rumblin' Orchestra (entre classique et rock) a sorti en 1998 un album encore intitulé Spartacus.
Spartacus en bande dessinée
Spartacus a aussi été maintes fois dessiné :
En mai-juin 1946, par Rémy Bourlès, dans Vaillant, journal pour les jeunes, d’inspiration communiste.
En 1953, dans Spirou (n° 815).
En 1955, par Fred Funcken, dans Le Journal de Tintin (n° 367, 3 novembre).
Illustrés espagnols de 1959.
En 1961, par Pierre Tabary, dans la série Éléphant blanc.
Almanach espagnol de 1963.
Série espagnole de 1964 de Claudio Tinoco Caraballo.
Autres illustrés espagnols des années 1960.
En 1972, par Pierre-Léon Dupuis, d'après la représentation à l'Opéra de Paris du ballet de Khatchatourian (et sur un scénario de Sylvie de Nussac). Son Spartacus est dessiné d'après le danseur du Bolchoï Vladimir Vassiliev qui tient le rôle titre dans la version cinématographique du ballet de Khatchatourian. Cette bande dessinée sera republiée dans le magazine Submarine en 1974 (n° 7 et 8). Elle avait été initialement donnée dans La Vie ouvrière, revue de la CGT.
Quand Superman rencontre Spartacus ! (1973)
En 1975, par Pierre Le Goff, dans la série Services secrets (n° 65).
En 1975, Jacques Martin sort son 12e album des aventures d'Alix, Le fils de Spartacus.
Illustré espagnol de 1995 (El Boletín, Barcelone).
Traduction russe
Chez les Simpsons (2012)
On notera enfin que la RDA a publié en 1958 une série illustrée pédagogique sur Spartacus.
Illustration de Nino Caroselli, c. 1960
Illustrations de Francesco Palma (années 1970).
Spartacus and the revolt of the slaves, par Angus McBride
Spartacus, du même
Du même, extrait du magazine Look and learn n° 620, 1er décembre 1973
Spartacus, the slaves revolt, par Brian Palmer
Spartacvs di Tracia, par Maicol Puccioni
Un kit de 1964
Spartacus héros politique
Caricature du tsar Nicolas II
Un journal du XIXe siècle
Adam Weishaupt, fondateur des Illuminés de Bavière, la plus radicale mouvance du siècle des Lumières, avait choisi pour nom initiatique Spartacus. Weishaupt est, du point de vue révolutionnaire, un précurseur direct de Lénine.
Marx considérait Spartacus comme son héros (il en fait l'éloge dans sa lettre à Engels du 27 février 1861). Il le voyait comme le représentant de l'ancien prolétariat. Il est suivi par Lénine (dans sa conférence du 11 juillet 1919). À noter que Arnold Ruge, collaborateur de Marx, écrivit un livret sur Spartacus pour un opéra jamais monté.
Il va aussi devenir le symbole de la révolution anarcho-communiste menée par Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht qui fonderont la ligue spartakiste. Ils publient en 1916 un journal intitulé Spartakus ; les spartakistes seront écrasés au cours de l'insurrection de Berlin en 1919.
Bertolt Brecht avait écrit en 1919 une pièce intitulée Spartakus, qui deviendra Trommeln in der Nacht (Tambours dans la nuit).
En France, René Lefeuvre fonde la revue Spartacus en 1934, dans la ligne spartakiste de Rosa Luxembourg.
À noter le film Révoltés et résistants : de Spartacus à Jean Moulin, 4e festival international du film d'histoire de Pessac, 3-7 novembre 1993.
Affiches antispartakistes de 1919
F. A. Ridley, l'un des fondateurs du mouvement trotskiste en Grande-Bretagne puis libre-penseur, a écrit en 1961 une étude politique sur Spartacus :
Spartacus: the leader of the Roman slaves (Kenardington, Frank Maitland).
De modernes émules du spartakisme au Mexique.
Et en Grèce.
Spartacus héros sportif
Spartacus (en russe Спартак) va devenir en Russie un symbole fort et incarner un idéal sportif. Il sera l'emblême de divers clubs sportifs, les plus connus étant ceux de hockey et de football.
Le hockey
Et surtout le football (les supporters de ce club s'appellent à propos les Gladiateurs)
Jeu de cartes édité par un casino russe
Le célèbre stade Spartak à Moscou
En 1920 est créé l'alternative soviétique et est-européenne, « révolutionnaire » et prolétarienne, des Jeux olympiques, les Spartakiades. Le club sportif Spartak de Moscou est fondé quelques années plus tard, en 1926.
La première Spartakiade a lieu à Moscou en août 1928. On l’oublie souvent, mais il a fallu attendre 1952 pour voir des sportifs soviétiques participer aux Jeux olympiques.
Quand, pour la première fois, l'URSS choisit de rejoindre les Jeux olympiques, en 1952, pour apaiser les tensions à propos de la guerre froide, les Spartakiades internationales cessent. Cependant le terme restera pour désigner différents événements sportifs internes du niveau local au niveau national avec les Spartakiades des peuples de l'URSS (Спартакиада народов СССР), c'est ainsi que les premières Spartakiades soviétiques ont lieu en 1956.
Le modèle de Sparte s'était imposé à certains révolutionnaires de 1789, mais aussi aux doctrinaires communistes. Dans le discours sur la Spartakiade des peuples de l'URSS, le concept de Sparte – la sélection des meilleurs – efface celui de Spartacus, l'esclave révolté !
Affiche du film de propagande Spartakiada, de 1929.
Spartakiades tchèques
Un célèbre catcheur
Spartacus héros viril
L'image souvent véhiculée du gladiateur musclé et viril (surtout au cinéma et aujourd'hui à la télévision) a conduit à une récupération par l'imagerie homosexuelle (sans doute aussi pour sa valeur révolutionnaire), en témoignent les noms de diverses revues et magazines communautaires.
Il faut rappeler la contribution du film de Stanley Kubrick à cette association : la scène de séduction dans la salle de bains où Crassus (Laurence Olivier) fait des avances à Antonius (Tony Curtis). Certes, il ne s'agit que d'allusions voilées mais le fait est là : Crassus dit à Antonius qu'il aime autant les huîtres que les escargots...
Le célèbre guide Spartacus (dont il existe une version russe)
Une revue anglaise
Des cinémas et clubs...
Varia
Il faut encore noter que le prénom « révolutionnaire » Spartak a fait son apparition en Russie dans les années 1920 et est encore donné de nos jours (il y a même un forum Facebook consacré aux porteurs de ce prénom !). Les diminutifs possibles sont Спартик, Спартушка, Спартечка, Спарташа, Спарташка, Спартакушка...
Citons par exemple le célèbre acteur soviétique Spartak Vasilievitch Michouline (1926 – 2005) (prénommé ainsi par son oncle, l'académicien A. V. Michouline, cité plus haut, en l'honneur du gladiateur, sur lequel il a écrit une célèbre étude).
Citons par exemple le célèbre acteur soviétique Spartak Vasilievitch Michouline (1926 – 2005) (prénommé ainsi par son oncle, l'académicien A. V. Michouline, cité plus haut, en l'honneur du gladiateur, sur lequel il a écrit une célèbre étude).
En Russie comme en URSS, Spartak a été et est l'emblème de toutes sortes d'enseignes.
Des cinémas :
à Voronej (hier et aujourd'hui)
à Simferopol (Crimée)
à Yalta (Crimée)
à Riga (Lettonie)...
Des crayons
Une bière
De la concurrence en Belgique !
Signalons encore :
une marque de vélos
des parfums...
...des surgelés !
Pourquoi « SPARTACUS » ?
Nous pensons qu’il n’est peut-être pas obligatoire que tout, y compris dans le commerce, soit toujours fait et piloté par les mêmes et de la même manière….
D’où le nom choisi.
Rien n'arrêtera Spartacus-Spartak !
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